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    Explosion du coût du travail : entreprises wallonnes en quête de solution

    Dynam!sme est lu par 20.000 cadres et dirigeants d’entreprises. A travers lui, l’UWE est le porte-parole officiel des entreprises industrielles, commerciales et de services, de toutes tailles et tous secteurs confondus, implantées en Wallonie. Arnaud Tardif, Managing Partner de Fiabilis Consulting Group est membre du Conseil Stratégique de l’UWE a eu l'opportunité de s'y exprimer au sujet de l'explosion du coût travail en Belgique, et plus particulièrement en Wallonie.

    Le 23 mars, l’Union Wallone des entreprises a publié l’édition de printemps de son E-Magazine. Retrouvez l’article complet d’Arnaud Tardif, membre du Conseil Stratégique de l’UWE et Managing Partner de Fiabilis Consulting Group, rentranscrit ci-dessous.

    Explosion du coût du travail : entreprises wallonnes en quête de solution

    Les entreprises wallonnes sont toutes confrontées à une explosion de leurs coûts salariaux, on le sait, mais les enjeux dépassent le cadre comptable n’est-ce pas ? 

    En Belgique, le coût du travail a grimpé au point de mettre en péril la pérennité des entreprises. Si la situation n’évolue pas, toute la société pourrait en pâtir. Comment expliquer une telle différence par rapport aux autres pays européens ?

    En 2020, selon l’office belge de statistique, une heure de travail coûtait déjà 40,5 euros en moyenne par salarié. Avec ce chiffre, la Belgique obtenait la médaille de bronze en Europe, se positionnant juste derrière le Luxembourg (43€/h), et le Danemark (46,9€/ h). Depuis lors, la courbe de la Belgique croît plus vite que celle de ses voisins de podium. Rien qu’au quatrième trimestre de 2022, le coût salarial par heure travaillée a augmenté de 7,1%, un record jamais enregistré depuis le début de l’indice du coût de la main-d’œuvre basé sur la nomenclature actuelle en 2000. Avec une telle différence en termes de coût, comment les employeurs wallons peuvent-ils concurrencer des pays tels que la Bulgarie ou la Roumanie où le salaire horaire n’y dépasse généralement pas les 10 euros de l’heure ?

    De plus, dans le rapport des dernières concertations sociales, on retrouve le nombre d’indexations sectorielles qui ont eu lieu en 2022, tous modèles d’indexation confondus. Il s’élève à 734, de sorte que trois fois plus d’indexations ont été effectuées en 2022 que durant les autres années. Sur ces 734 indexations, ce sont les indexations annuelles de janvier qui ont été les plus douloureuses pour les employeurs. Aujourd’hui, ils sont en train de suffoquer. Combien de temps faudra-t-il avant que l’effet boomerang de l’indexation des salaires se répercute sur l’ensemble de la société ? Certaines entreprises ont déjà annoncé la délocalisation de leurs activités.

    La compétitivité salariale de la Belgique est en effet de plus en plus sous pression. Qu’en est-il des autres facteurs de compétitivité ?

    Il faut effectivement reconnaître que si la Belgique se positionne sur le podium européen des pays où la main d’œuvre est la plus chère, sur d’autres niveaux, nous ne sommes pas les plus mal lotis. Quand la guerre des talents fait rage, nos universités et hautes écoles proposent de très bonnes formations à des prix accessibles. Des fonds importants sont également consacrés à la formation pour combler les trous sur le marché du travail.

    Et ce n’est pas tout. Le dernier rapport du CEE sur les handicaps salariaux compare le pourcentage de subventions salariales allouées en 2021 par rapport à la masse salariale totale du pays. La Belgique gagne la médaille d’or, obtenant un score de 5,73% de subventions par rapport à sa masse salariale totale alors que ce taux s’élève à 2,76% aux Pays-Bas, à 1,32% en France, et à 0,66% en Allemagne. On peut affirmer que les mesures de soutien et d’aides à l’emploi sont considérables sur le territoire belge.

    Le système d’aides est-il réellement une solution ou n’est-ce qu’un emplâtre sur jambe de bois ?

    Ces aides ont été mises en place pour répondre à trois cas de figure :  

    1. les produits créés sont soumis à une forte concurrence internationale ;
    2. les organisations sollicitent une main d’œuvre moins qualifiée et moins attractive sur le marché de l’emploi ;
    3. au contraire, certains profils sont difficiles à attirer et conserver, ce qui provoque une pénurie.

    Toute entreprise qui se reconnait dans au moins un de ces trois points dépend de subsides salariaux fédéraux ou régionaux pour assurer sa pérennité. Or, en bénéficier est tout sauf simple. Comment s’y retrouver dans une matière aussi délicate ? Les organisations finissent souvent par se retrouver dans trois types de situations. Primo, certaines mesures ne sont pas appliquées alors qu’elles pourraient l’être. Le manque à gagner est important, d’autant plus que d’autres entreprises issues du même secteur bénéficient de ces subventions. Deuxio, toutes les mesures auxquelles l’entreprise est éligible sont appliquées mais pas de façon optimale. La conséquence est identique à celle du premier cas de figure : un manque à gagner important. Enfin, tertio, les dispositifs sont parfois appliqués de manière excessive, ce qui génère de lourdes conséquences financières en cas de contrôle du SPF Finances.

    Une erreur est vite arrivée. Il suffit d’un manque de suivi de l’évolution de la législation sociale, d’une modification dans les horaires ou pratiques de l’entreprise qui impacte la validation des subventions salariales sollicitées, d’une interruption entre les équipes à la suite d’une réorganisation du mode de fonctionnement de la chaîne de production, d’une discordance entre la théorie et la pratique, d’un manquement dans la collecte des justificatifs et preuves nécessaires, d’une modification de l’organisation du travail, d’un mauvais paramétrage dans un logiciel de paie, d’une automatisation qui n’a plus fait l’objet d’une révision humaine,… Dans les faits, les entreprises ne bénéficient généralement pas des subventions salariales auxquelles elles ont droit.

    Dès lors, en attendant une simplification des mesures d’aide qui n’arrivera pas de sitôt, les entreprises n’ont d’autre choix que de faire preuve d’une rigueur absolue afin de s’assurer que leur application des dispositifs est à la fois correcte et optimale.

    On dit que les entreprises n’ont pas vocation à être aidées, vous souscrivez ?

    Oui, les entreprises wallonnes ne sont pas cupides, elles sont constructives. Elles veulent défendre l’emploi de leurs travailleurs actuels et futurs. Elles ont besoin de ressources pour porter leurs projets de recherche et de développement. Aujourd’hui, les subventions salariales agissent comme un bouclier contre la hausse des coûts. Cependant, leur manque de transparence et de clarté ne protégera pas suffisamment le marché du travail. La Belgique est la championne du compliqué quand on devrait faire simple.

    L’UWE et Fiabilis organiseront prochainement un séminaire sur cette thématique avec pour objectif d’informer et sensibiliser les entreprises intéressées à la question des mécanismes activables pour alléger le coût du travail en Wallonie.

    Toutes les informations à ce sujet seront communiquées très prochainement.

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